• Graveney Hall

    Linda Newbery

    Éditions Phébus (littérature étrangère)

    Publié en 2013

    296 pages

     

     

     

    Synopsis

    De nos jours, dans le Kent, Greg, un adolescent féru de photographie, découvre fasciné les ruines d’une demeure jadis détruite par le feu, Graveney Hall. Épaulé par Faith, la fille d’un bénévole restaurant la propriété, il va tenter de percer le secret de Graveney Hall. Edward Pearson, le dernier héritier du nom, a-t-il provoqué l’incendie de la maison de maître durant la guerre de 14-18 ?On le savait devenu dépressif et violent à la mort de son amant rencontré sur le front… Cette découverte aura une répercussion inouïe sur Greg, lui qui s’interroge sur les liens qu’il entretient avec Jordan, son ami gay, et Faith, dont les convictions religieuses sont profondes.

     

     

     

    Mon avis

     

    Je remercie Babélio, les Éditions Phébus ainsi que l'auteur pour ce partenariat .

     

    J'ai été attirée par la couverture de ce livre lors de la dernière opération Masse Critique donc, et je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. J'imaginais quelque chose de mystérieux, fantastique, surnaturel, et en fait pas du tout. Mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture, et j'en ressors, je ne sais pas trop pourquoi, un brin mélancolique, et frustrée.

     

    L'histoire se passe de nos jours, en Angleterre. Nous suivons Greg, ado de 17 ans passionné de photographie, et le découvrons lors de sa 1ère rencontre avec Graveney Hall, vieille bâtisse en ruine du 18ème siècle. Petit à petit, il va développer un intérêt de plus en plus grand pour cette maison, son histoire, l'histoire de ses anciens propriétaires, et plus particulièrement celle d'Edmund, le fils, "considéré comme ayant été tué lors de l'incendie" qui ravagea Graveney Hall en 1917.

     

    Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, parce que ce n'est pas le genre que j'affectionne en général, j'ai rapidement été happée pour finalement être à la limite de l'obsession. Si quelques petites choses m'ont déplu, j'ai adoré énormément de choses.

    L'histoire tout d'abord, sans être totalement innovante, je l'ai trouvée intéressante et originale. J'ai aimé le parallèle entre le Graveney Hall présent et celui du passé, même si je trouve que le passage d'une époque à une autre est un peu flou et aurait mérité d'être plus marqué. Découvrir la vie de la famille Pearson, à une époque où la guerre faisait rage, son détachement face aux horreurs (qu'on ne peut - heureusement - qu'imaginer), ses problèmes "existentiels" (mariage, descendance, héritage, étiquette...), sa mentalité de famille aristocratique... et suivre Greg et Faith, son amie rencontrée lors d'une de ses visites dans la maison, fille d'un des bénévoles qui restaurent Graveney Hall, dans leur "enquête" au sujet d'Edmund. J'ai lu sur certaines chroniques que la construction du livre était un peu cliché, moi j'ai aimé ! 

    Par contre, je regrette un peu que l'auteur ne soit pas allée plus avant pour certaines choses, j'ai trouvé que ça manquait un peu de profondeur par moment. 

     

    J'ai vraiment aimé cette ambiance, anglaise, sombre, mystérieuse, sans parler du fait que j'ai moi aussi une fascination pour les bâtiments en ruine. Je trouve qu'il en émane quelque chose, je ne saurai pas dire quoi, une âme, des histoires,... c'est quelque chose de difficilement explicable.

     

    Les thèmes traités sont nombreux, tabous, durs, c'est pas vraiment un livre léger et drôle. C'est un livre qui fait réfléchir. Il y est question de guerre, de sexualité, d'homosexualité, de recherche de soi, de religion. Ce dernier thème d'ailleurs m'a paru trop présent à mon goût, même si les questions et les réflexions soulevées aussi du côté pro que du côté anti sont intéressantes et font réfléchir finalement. 

    Je regrette cependant 2 petites choses. La 1ère concerne le passé et le présent, j'aurai aimé qu'il se rejoignent à un moment. La 2ème concerne la fin. *mini spoil*C'est une fin ouverte, qui permet donc au lecteur d'imaginer la fin qu'il souhaite. Moi c'est pas mon truc, j'aime bien les trucs carrés, précis, nets. Et je trouve dommage de ne pas savoir ce qu'est devenu Edmund, et j'avoue ne pas avoir tout compris à la fin avec Greg... *fin*

     

    Les personnages réellement "traités" sont finalement peu nombreux, mais tous, que ce soit les perso principaux (Greg, Faith, Edmund) que secondaires très bien construits et crédibles. 

    Cependant, Faith m'a par moment agacée avec sa propension à s'énerver chaque fois que Greg donnait des arguments anti dieu et cherchait la discussion, alors qu'elle ne savait que répéter "il existe c'est comme ça et c'est tout". Bon en y réfléchissant, c'est un peu le discours de tous les croyants, m'enfin je veux pas rentrer là dedans, la religion c'est vraiment pas mon truc. 

    Son changement de "cap" est aussi un peu brutal je trouve d'ailleurs. 

     

    Le style d'écriture est extrêmement agréable, fluide, riche et bien maîtrisé. L'auteur a vraiment ce don de faire des descriptions précises, justes, bien dosées et bien "posées", de sorte qu'on s'imagine parfaitement les décors, et en même temps une capacité incroyable à retranscrire les sentiments et les émotions.

     

    En résumé, c'est une très bonne découverte. Une histoire "classique" mais une construction intéressante et originale, un style d'écriture extrêmement agréable et des thèmes abordés nombreux et variés, qui font réfléchir.

     

     

    Appréciation

     

    D'autres avis ? C'est par ici : Graveney Hall

     


    3 commentaires


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